Du plaisir et de la douleur (4e édition revue par l'auteur) / par Francisque Bouillier,...

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CHAPITRE PREMIER EQUIVOQUES DU MOT SENSATION

Objet de l'ouvrage. - Etude psychologique du plaisir et de la douleur. - De l'abus de la physiologie en psychologie. - Du plaisir et de la douleur dans les théories des anciens et des modernes. - Prédominance de la division bipartite des facultés de l'âme jusqu'à Kant. - Confusion des faits affectifs avec des faits d'une autre nature. - Double signification du mot sentir dans toutes les langues. - Equivoques des mots sens, sensation, sentiment, dans la langue philosophique du XVII^e, du XVIII^e siècle et dans la psychologie contemporaine. - Divers sens du mot feeling chez les psychologues anglais. - Significations non moins diverses du mot de sensibilité. - Abus qu'en ont fait les physiologistes. - Qu'est-ce que le coeur?
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CHAPITRE II CARACTERES DES FAITS AFFECTIFS

Le plaisir et la douleur ne sont-ils que de simples rapports ou bien des phénomènes réels de conscience? - Distinction des faits affectifs d'avec les faits de connaissance. - La perception et la sensation en raison inverse l'une de l'autre. - Différence fondamentale entre les idées et les faits effectifs. - Dualité et objectivité des premiers, unité et subjectivité pure des seconds. - Différences secondaires. - Instabilité des faits effectifs, fixité relative des idées. - Différence dans la prise de la mémoire sur les uns et les autres. - Effets opposés de l'habitude. - Effets opposés de la compétition entre les idées et de la compétition entre les faits affectifs. - Distinction d'avec les faits volontaires. - La sensibilité ne dépend pas de nous. - En quoi consiste l'action de la volonté sur la sensibilité. - Différence entre sentir et consentir. - Justification, par des exemples et des autorités, du sens que nous donnons au mot de sensibilité
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CHAPITRE III DE LA CAUSE DU PLAISIR

Insignifiance et tautologie des diverses définitions du plaisir et de la douleur. - On ne peut les définir que par leur cause. - A quelles conditions un être est sensible. - Activité, conscience, unité, finalité. - Fin de l'activité propre à tous les êtres vivants. - Tendance fondamentale à persévérer dans l'être. - Autant cette tendance comprend d'énergies spéciales, autant il y a de sources particulières de plaisir et de douleur. - Le plaisir est concomitant à tout développement libre et régulier, la douleur à tout empêchement ou contrariété. - De l'activité normale dans chaque être. - La doctrine de l'évolution laisse elle-même subsister une activité normale. - Différence entre l'exercice de l'activité qui engendre le plaisir et une dépense excessive de force d'où naît la douleur. - Diverses conditions de la perfection ou de l'imperfection d'une énergie. - Perfection de l'objet. - Comment elle se ramène à la perfection de l'énergie
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CHAPITRE IV DE LA CRAINTE DE LA MORT

Applications à diverses sortes de plaisirs du principe de la sensibilité. - Du premier de tous les plaisirs. - Amour de la vie ou crainte de la mort. - Comment toute la sensibilité en est continuellement affectée. - De quelques travers d'esprit et de sentiment où nous jette l'appréhension de la mort. - Mauvaise foi et sophismes dans nos raisonnements au sujet de la mort. - Expressions synonymes d'homme et de mortel. - Diverses impressions à la nouvelle d'une mort. - Etonnement et stupeur du premier moment. - Puis mauvaise humeur et récriminations contre le pauvre mort. - Tactique des vivants à l'égard des morts. - Méchantes querelles que nous leur faisons pour s'être laissés mourir. - Exception chimérique où chacun cherche à se placer. - Tactique semblable à l'égard des malades. - Citation de Xavier de Maistre. - De la commisération pour les morts. - Quel sentiment l'homme sage doit avoir sur la mort? - Faut-il y penser toujours, ou ne faut-il y penser jamais? - Deux excès. - Résignation à la loi commune. - Sage précepte de Descartes. - Aimer la vie sans craindre la mort
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CHAPITRE V DES DIVERSES SORTES DE PLAISIRS

Suite des plaisirs de l'exercice de l'activité normale. - Plaisirs de la vie organique. - La santé. - Plaisirs de l'activité motrice. - Plaisirs des sens. - Objections. - La rhubarbe et l'orange, les poisons doux. - Les plaisirs d'un bain chaud, du sommeil, du repos, sont-ils des plaisirs purement passifs? - Plaisirs de l'esprit. - Du rire. - Critique de quelques théories sur la cause du rire. - Est-ce une légère imperfection aperçue chez les autres et le sentiment de notre supériorité? - Tout ce qui est risible enferme un contraste. - Pourquoi les méprises font rire au théâtre. - Voltaire et Schopenhauer. - Théorie de M. Léon Dumont. - Nature particulière du contraste qui provoque le rire. - Exemples à l'appui de cette théorie. - Le surcroît d'activité de l'esprit est la cause du plaisir du rire. - Des plaisirs les plus élevés de l'intelligence. - Plaisirs du beau. - Du sentiment moral. - Des plaisirs de la recherche et de la découverte de la vérité. - Pourquoi certains plaisirs sont suivis de mécontentement et de tristesse. - Cause de la joie d'après Descartes, Spinoza, Malebranche et Leibniz. - La loi morale et la sensibilité
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CHAPITRE VI POINT DE PLAISIRS PASSIFS

Point de plaisirs passifs dans l'ordre intellectuel et moral. - Erreur des poëtes et des moralistes qui ont célébré les prétendus plaisirs du far niente. - L'oisiveté qui plaît n'est pas le désoeuvrement. - Qui ne fait oeuvre de travail cherche à faire oeuvre d'amusement. - Les enfants et les grandes personnes. - L'homme ne peut se souffrir dans l'inaction. - Désir du changement. - Rien de fixe et d'immobile, même dans la prospérité, ne peut nous satisfaire. - La recherche préférée à la possession. - Difficulté, dans toutes les religions, de concevoir le bonheur immobile des élus. - Plaisirs du jeu d'autant plus vifs qu'ils exigent plus de travail du corps ou de l'esprit. - Ce qui a coûté le plus de peine à acquérir est ce qu'on aime le plus. - Attrait des jeux de combinaison. - Comparaison entre l'esprit du jeu et l'esprit géométrique. - Effets de l'inaction. - L'ennui. - Passage dangereux de l'activité et des affaires à la retraite. - Représentation extérieure dans l'organisme de la cause interne du plaisir et de la douleur
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CHAPITRE VII DU PLAISIR DANS LA DOULEUR

Antinomie apparente de la sensibilité. - Le plaisir mêlé à la douleur. - Complaisance de l'âme au sein de ses afflictions. - Divers témoignages en faveur de ce sentiment. - Douceur secrète des larmes versées sur nos propres infortunes et sur celles des autres. - Tristesses attirantes. - Le plaisir de la pitié et de la tragédie comparé par La Fontaine au rire et à la comédie. - Fascination et attrait des tragédies réelles, des jeux sanglants du cirque, des supplices. - Exemples de Léonce et d'Alypius dans Platon et dans saint Augustin. - Diverses explications de cette contradiction du coeur humain. - Sentiment du contraste avec le sort que nous croyons avoir mérité. - - Sentiment de la convenance. - L'activité intellectuelle et morale surexcitée par contrecoup est la cause principale du plaisir au seinde la douleur. - Nouvelle confirmation de notre principe de la sensibilité
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CHAPITRE VIII LA SYMPATHIE

La sensibilité par la sympathie. - Importance du rôle social de la sympathie. - Retentissement dans notre coeur des plaisirs et peines des autres. - Il n'y a pas deux principes de la sensibilité. - La sensibilité par sympathie a la même cause que la sensibilité personnelle. - Analyse des causes de la sympathie. - Ressemblance et analogie de nature. - Ce qu'on aime en dehors de soi est la même chose que ce qu'on aime en soi. - Rien de plus doux à l'homme que l'homme. - La sympathie plus ou moins grande suivant l'état social. - Rapports et proportions des affections sympathiques avec les affections personnelles. - Divers éléments, d'après Jouffroy, du plaisir sympathique. - Explications diverses de la sympathie par Malebranche, par Bain, par Spencer. - L'activité cause des plaisirs de la sympathie
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CHAPITRE IX LA SENSIBILITE ET LA MEMOIRE

Comment nous impressionnent les choses passées. - De la sensibilité dans ses rapports avec la mémoire. - Du rôle de la sensibilité dans l'association des idées. - Comparaison de la sensibilité rétrospective et de la sensibilité originale. - Plaisirs et peines de la première non moins réels que ceux de la seconde. - Nul sentiment n'est représentatif. - Il y a des ressentiments, non des idées ou images du plaisir et de la douleur. - Pourquoi nous ne confondons pas ces deux sortes de plaisirs et de peines. - Distinction d'un double courant, le fort et le faible, dans les phénomènes de conscience. - Continuel mélange de l'un et de l'autre. - Nécessité de la discrimination pour le souvenir. - La mémoire n'a prise que par les idées sur les faits affectifs. - Métamorphoses de la sensibilité dans la mémoire. - Douleurs transformées en plaisirs. - Plaisirs transformés en douleurs. - Exceptions à cette double loi
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CHAPITRE X LA SENSIBILITE ET L'IMAGINATION

Comment nous impressionne la pensée des choses futures. - De la sensibilité dans ses rapports avec la prévision et l'imagination. - Impressions causées par la perspective de biens et de maux futurs. - Divers effets en sens contraire de cette perspective sur la sensibilité. - Influence de l'imagination. - Rapport de l'imagination et de la sensibilité. - Pourquoi la sensibilité diminue avec la distance des lieux. - Pourquoi est-elle plus sympathique pour les grands personnages et les victimes illustres? - Question de critique littéraire. - De la part de l'esprit ou du coeur chez les grands écrivains. - Vaut-il mieux oublier que se souvenir? - Thémistocle et Cicéron. - Nulle amertume dans la mémoire, sauf quand il y a eu faute ou crime. - Secours qu'elle prête à la morale. - Le remords
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CHAPITRE XI CONTINUITE DE LA SENSIBILITE

La sensibilité a-t-elle des intermittences ou est-elle continue? - La sensibilité doit être continue comme l'activité elle-même. - Preuve de cette continuité par l'observation. - Opinions contraires de divers psychologues. - Pas d'indifférence absolue. - Pas d'équilibre du plaisir et de la douleur, comme entre des forces mécaniques. - Les petits plaisirs et les petites douleurs. - Leur rôle et leur importance dans l'âme humaine. - Des causes générales qui agissent constammen sur la sensibilité. - L'union de l'âme et du corps. - L'état des organes. - La bonne ou la mauvaise santé. - La nature extérieure. - Les perceptions de chaque sens. - La lumière du jour. - Les plus petites choses nous impressionnent. - Influence des pensées qui sans cesse se succèdent dans notre esprit. - Influence de la sympathie. - De l'anesthésie. - L'anesthésie absolue serait la mort. - Accord de l'induction et de l'expérience en faveur de la sensibilité continue
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CHAPITRE XII ANTERIORITE DU PLAISIR SUR LA DOULEUR

De la nature de la douleur. - Que la douleur est inséparable du plaisir. - Enchaînement étroit de l'un et de l'autre. - Apologue de Socrate dans le Phédon. - Le plaisir est-il l'antécédent de la douleur ou la douleur du plaisir? - Divers systèmes. - Aristote et Platon. - Opinion faussement attribuée à Platon par Aristote. - Le plaisir n'est-il que la cessation de la douleur? - Partisans de cette doctrine chez les modernes. - Cardan, Verri, Kant. - Conséquences de cette doctrine. - Le plaisir est l'antécédent de la douleur. - La première manifestation de l'instinct est le plaisir. - Le plaisir mode positif. la douleur mode négatif. - Différence qualitative entre le plaisir et la douleur
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CHAPITRE XIII NECESSITE DE LA DOULEUR

Nécessité de la douleur pour la conservation de notre être. - Péril continuel de mort pour tout être vivant sans l'avertissement de la douleur. - Insuffisance du plaisir. - Diverses hypothèses imaginées par Bayle pour mettre à la place de la douleur quelque avertissement plus doux. - Voix de la raison. - Idée claire du péril. - Gradation ascendante et descendante du plaisir. - Aveu de Bayle. - Concession faite à Bayle par Leibniz. - Inefficacité d'un simple pressentiment du mal. - Hypothèses de Malebranche et de quelques théologiens pour soustraire à la douleur Adam avant la chute. - Insuffisance des simples dégoûts contre la distraction ou la passion. - La mort seule remplacerait la douleur si la douleur pouvait être retranchée. - Nécessité de la douleur au point de vue de la vie physique
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CHAPITRE XIV QUANTITE COMPAREE DU PLAISIR ET DE LA DOULEUR

De la proportion de la douleur et du plaisir dans l'homme et dans l'animal. - La douleur plus vive et plus durable dans l'intérêt même de notre conservation. - Si la somme des maux l'emporte sur celle des biens. - Exagérations des philosophes pessimistes. - Voltaire et Schopenhauer. - Sentiment plus sage de Leibniz. - Ne pas oublier de mettre dans la balance les plaisirs habituels et durables. - Le plaisir est la règle, la douleur l'exception. - Divers fruits de la douleur pour l'âme et pour le coeur. - L'homme enfant privilégié de la douleur comme du plaisir. - Comparaison de la douleur dans l'homme avec la douleur dans l'animal. - La souffrance de l'animal, quoique moindre, digne d'égard et de pitié. - Progrès que marque la loi Grammont. - Contre les tortures infligées à l'animal. - Contre les vivisections. - Des grandes douleurs propres à l'homme. - Misères de grand seigneur. - Plus parfaite est la sensibilité, plus la douleur a de prise sur elle. - Avantage de la douleur au point de vue de la vie morale.
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CHAPITRE XV CLASSIFICATION DES FAITS AFFECTIFS

La sensibilité n'est-elle qu'une faculté subalterne? - De la place de la sensibilité dans une théorie des facultés de l'âme. - Diversité d'opinions parmi les psychologues. - Simultanéité de toutes les facultés. - Le premier rang est à la sensibilité dans l'ordre de leur développement. - De la méthode à suivre pour classer les phénomènes de la sensibilité. - Caractères intrinsèques et caractères extrinsèques. - Nécessité de les classer d'après leurs causes et leurs objets. - Insuffisance des caractères intrinsèques. - Les vrais et les faux plaisirs. - Douleurs réelles ou imaginaires. - Autant d'espèces de plaisirs que de modes généraux de notre activité. - Hiérarchie des plaisirs.
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CHAPITRE XVI ACTIVITE INSTINCTIVE ET PLAISIRS PREVENANTS

Activité instinctive. - Ses peines et ses plaisirs. - L'instinct n'est-il qu'une habitude héréditaire? - Que serait-il advenu des individus et des espèces avant la formation de ces habitudes héréditaires? - Cercle vicieux. - Nécessité d'admettre un minimum d'instinct. - Le plaisir, et non le besoin, s'attache à la première manifestation de l'instinct. - Place des instincts dans l'étude de la sensibilité. - Caractères particuliers des plaisirs de l'activité instinctive. - Plaisirs prévenants, primitifs, indélibérés. - Caractères opposés des plaisirs de l'intelligence et de la volonté. - Deux sortes d'offices de la sensibilité. - Rôle préventif. - Rôle rémunérateur et répressif. - Subdivision de l'activité instinctive. - Classification des instincts ou plaisirs prévenants. - Instinct préposé au développement de chacune des grandes puissances de l'âme. - Puissance vitale, instinct de la vie. - Comment l'âme agit en tant que puissance vitale. - Faculté de connaître, instinct de curiosité. - Volonté, instinct de la personnalité
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CHAPITRE XVII PLAISIRS DE L'HABITUDE ET DE LA RAISON